Hier, à Dubaï, s’est tenu la journée thématique dédiée au transport. C’est la 3ème année seulement que le transport figure dans l’agenda. Il fait encore figure de parents pauvres parmi les engagements présentés par les quelque 198 pays participant à ces grandes conférences internationales que sont les COP.
Certes, deux tiers des contributions déterminées au niveau national (les CDN), qui sont des feuilles de route nationales pour permettre de tenir les engagements des COPs, mentionnent les transports publics, soit deux fois plus qu’en 2015. Mais seules 20% se donnent un objectif quantitatif, et uniquement 20% de ce dernier intègre un objectif de report modal. La part des résolutions ayant des objectifs précis pour développer le transport public et encourager le report modal reste donc portion congrue. Il s’agit pourtant du premier levier pour rendre le transport des passagers plus écologique !
Par ailleurs, nul n’ignore aujourd’hui que le secteur du transport est le 2e émetteur de gaz à effet de serre sur la planète soit environ 20 %. En France, il occupe même la pole position avec plus de 30 % des émissions, la voiture individuelle représentant environ 55% de ces rejets. Pire, il est le seul secteur dont les émissions de gaz à effet de serre n’ont pas diminué au cours des quinze dernières années.
"Réaffirmons ici, s’il en était encore besoin, qu’une offre de transport en commun accessible et attractive, alliant mobilités partagées et modes actifs tels que marche et vélo, est un élément incontournable de la solution, non seulement du point de vue climatique mais aussi pour une justice sociale et une équité environnementale."
Antonia Höög, directrice développement durable et engagement groupe.
Doubler l’utilisation des transports publics d'ici à 2030 permettrait de réduire de plus de moitié les émissions des transports urbains et de diminuer de 45 % la pollution atmosphérique due aux transports, a calculé l’Union Internationale des Transports Publics (UITP). Cela entrainerait la création de dizaines de millions d'emplois dans les villes du monde entier. Certes, les investissements nécessaires, notamment en matière d’infrastructures, sont importants mais ils profitent à la collectivité et à l’économie dans son ensemble. Chaque dollar investi dans des transports publics rapporte cinq fois la mise, en intégrant les bénéfices pour la région concernée.
Les recommandations de l’UITP sont claires : l’ensemble des CDN devrait intégrer des objectifs relatifs au transport public, avec des responsabilités établies, et des mesures des émissions de gaz à effet de serre et aussi sur la durabilité de manière plus large. Et nous avons de la chance par rapport à nombreux d’autres secteurs : les solutions techniques et opérationnelles permettant de baisser les émissions existent !
Pourtant on constate une attention très variable des ambitions et moyens, selon les segments de marché et les pays. Une des explications réside sûrement dans la structuration du secteur au plan mondial : hétérogène, voire fragmenté, il se caractérise par une grande diversité des modèles économiques, des acteurs privés et publics, des responsabilités reparties au plan national, régional et local.
Pour accélérer la décarbonation de la mobilité quotidienne pour rendre les villes et les territoires plus durables, il faudrait à la fois une ambition nationale forte, exprimée dans les CDN, déclinée par région, des acteurs publics privés avec l’ambition affichée de relever le défi. Un levier complémentaire est la capacité à capitaliser sur les meilleurs pratiques et les innovations, au niveau mondial, pour avancer et partager les progrès.
C’est bien cela notre objectif quotidien chez Keolis : développer l’attractivité du transport public, en s’appuyant sur notre expérience mondiale des solutions bas carbone et en apportant des réponses concrètes aux attentes des habitants des villes et des territoires. Il faut faire entendre la voix du transport public à la COP 28 : voici notre défi collectif !
Antonia Höög, directrice développement durable et engagement groupe.